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mybabytroubles

23 mai 2007

Je t'aime tellement

Pat est sur le lit, elle a le regard posé au plafond, n'a plus aucunes pensées, uniquement des larmes encore humide qui coulent sur sa joue. Pat a le teint malade, ça fait deux jours qu'ils s'engueulent avec max. Ils n'ont pas dormi depuis plusieurs jours. Max range ses affaires dans une valise, prend le maximum de choses, la ferme et la dépose dans le garage. Il revient dans la maison pour être sur de ne rien avoir oublié. Max prend Pat dans ses bras et retourne dans le garage, il range soigneusement le coffre de la voiture puis le ferme. Son visage est fermé, il a l'air malade, son regard est vide, plus rien ne se passe correctement dans sa tête. Il repense au mal qu'elle lui a fait, jamais il n'aurait pu imaginer qu'elle puisse le tromper, et dire qu'il la demandé en mariage il y a une semaine, mais qu'a-t-il fait au monde pour mériter ça. Max est furieux, la vie l'a toujours pourri mais c'est la goutte d'eau, il n'avait jamais aimé personne avant elle, comment a-t-elle pu le tromper, elle était tout pour lui, lui qui n'avait ni famille, ni ami. Max est très renfermé sur lui-même déjà tout petit il restait seul dans la cour de l'école, la solitude avait assez pesée toutes ces années et Pat était arrivé au moment où il n'espérait plus rien de la vie.

La route défile, il ne sait pas jusqu'où aller, il ne sait pas où dormir, il est tard. Ça fait déjà huit heures qu'il roule. Max est passé par toutes les émotions, la colère, la tristesse, la mélancolie, il a rit, il a pleuré, il ne ressent plus rien tellement toutes ces choses lui ont chamboulé le cerveau. Max ne sait pas arrêté de peur qu'on ne lui pose des questions, ça n'est pas le moment de lui demande ce qui ne va pas. Il réfléchit à l'endroit où il pourrait bien aller, pense à la plage où ils sont allés il y a 2 ans, mais ça aurait été trop pénible, il a même pleuré en pensant aux moments heureux. Il a pensé à des centaines d'endroits sans en trouver un qui ne lui plaise, alors il s'est arrêté en Ardéche dans les collines, là où personnes ne viendra l'emmerder. Il voit au bout d'un petit chemin une baraque, une sorte de chalet, alors il veut faire demi-tour puis s'arrête à côté, attend quelques minutes reste dans la voiture pour voir si quelqu'un sort, mais personne. max va toquer à la porte. Personne ne répond, il essai d'entrer et la porte est ouverte, il regarde à l'intérieur, il n'y a qu'un lit de camp et une table, rien de plus. Il se dit qu'il pourrait rester là quelques temps que le coin parait vide depuis pas mal de temps, c'est parfait pour lui. Max retourne à la voiture, ouvre le coffre, fait quelques aller-retour et prend sa valise. Max arrive au pied de la porte et la voit ,là, posé sur le lit, à moitié nue, elle parait si douce qu'il a envie de la toucher, il se dit qu'elle est magnifique, il la regarde et lui dit de ne pas dire un mot, demande quand même ce qu'elle fait là, comment l'a-t-elle retrouvé, lui dit qu'il a pensé à elle toute la journée, qu'il est content qu'elle soit là et qu'il lui pardonne tout, qu'il ne veut pas la quitter, que c'est l'amour de sa vie et que personne ne la mérite sauf lui. Max la caresse, il pleure sur elle, il veut lui faire l'amour, il s'allonge sur elle, lui écarte les jambes et ils font l'amour comme jamais, comme jamais plus personne ne le fera. Max la sert tellement fort qu'il en a mal aux doigts, il la prend de plus en plus violemment comme s'il voulais la déchirer, lui entrer dedans, il sait qu'elle acceptera tous ce qu'il pourrait lui faire, il cri de plaisir, n'a jamais ressenti ça, il jouit puis se retire, il s'allonge de tout son poids sur elle, l'aime tellement, qu'il s'excuse de lui avoir fait du mal, il lui dit qu'il aurait du lui faire l'amour comme ça avant, mais qu'elle ne la jamais laisser faire, elle a toujours préféré dominer bien sur. Leurs deux corps paisible sur le lit de camps, il a envie de dormir mais se dit qu'il a encore à faire.

Il fait presque nuit, Max se rhabille, enfile ses chaussures et ouvre la porte, regarde dehors, visite les alentours. Max souffle, il s'étire et se dit qu'il a à faire. Il retourne dans le chalet la prend dans ses bras et l'emmène dehors, il lui demande si elle a froid et il dit qu'il va falloir se séparer, que ce qu'elle a fait est impardonnable, qu'il ne peut pas la garder, que de toute façon c'est fini, qu'elle est en train de dépérir, elle va devenir moche et qu'il ne voudra plus lui faire l'amour. Il la jette à terre et lui dit, qu'ici c'est bien pour se séparer, qu'il trouve l'endroit agréable, qu'ils ont bien fait l'amour une dernière fois mais que maintenant il va refaire sa vie, mais attention, elle restera toujours pour lui sa femme, parce qu'avec tout ce qu'il s'est passé, il ne pourra jamais l'oublier, ils sont liés à jamais. Max continu à lui parler tout en s'activant, il lui dit qu'il est désolé mais qu'il a encore à faire.

Le trou est assez profond, il est l'heure de lui dire au revoir, il l'embrasse une dernière fois, la jette dans le trou avec sa valise et l'enterre. Max pleure en la recouvrant mais l'insulte, il est en colère après elle qui n'aurait jamais du le tromper, pourquoi a t-elle fait ça, il était si gentil. Max lui aurait tout donné, lui aurait tout offert mais il a fallu qu'elle le trompe alors qu'il venait de la demander en mariage. Max sèche ses larmes et retourne vers le chalet, nettoie ses traces, reprend sa voiture et retour chez lui dans sa maison qui va paraître si vide. Pat l'a quittée, ce matin, elle est amoureuse d'un autre homme, le mariage n'est pas fait pour elle, elle se sent triste avec Max qui n'aime personne sauf elle. Pat a décidé de tout lui avouer.  Il y a deux jours, elle voulait qu'il comprenne qu'elle ne l'aimait plus et que s'était de sa faute à lui, il est trop bizarre comme mec, au début ça lui donnait du charme, mais que désomais il n'était plus l'homme mystique du début et qu'il était devenu un vieux con qui passe son temps à râler pour des conneries. Max ne la croyait pas, il pensait que ça allait lui passer mais quand elle a commencé à faire sa valise en lui avouant qu'elle avait quelqu'un d'autre il n'a pas supporté. Max a dit qu'il était hors de question qu'une autre personne ne la touche qu'elle était à lui et faite pour lui, qu'elle n'avait pas le droit de lui faire ça, qu'il n'avait pas mérité qu'elle lui fasse ça, surtout pas maintenant qu'il l'avait demandé en mariage, pas à lui pas maintenant. Ses mains ne lui ont pas laisser le temps de comprendre ce qu'il se passait, ça s'est passé si vite, elle est là sur le lit, étendue, les yeux grand ouvert fixé sur le plafond les larmes coulaient encore sur son visage.

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23 mai 2007

Les amants de l'enfer

Santra a 22 ans et elle rêve d'avoir un petit ami, jusqu'à présent elle n'a eu que des échecs. Tous les hommes qu'elle a connu étaient jaloux, possessifs, camés, alcooliques, ringards ou trop niais. On peut dire qu'elle en a connu. Lorsque ces hommes la voyaient, ils tombaient sous le charme et ne voulaient plus la laisser. Elle était grande, brune, des yeux verts, elle portait toujours des vêtements à la fois sexy et assez rock'n'roll. Elle a des airs à W, la chanteuse de THE KILLS. Santra ne comprend pas pourquoi, elle tombe toujours sur des pauvres gars et elle commence à désespérer. Ses amis essayent souvent de lui présenter de nouvelles personnes mais ce n'est pas ça qu'elle veut, elle rêve d'un homme qu'elle pourrait croiser dans la rue, un homme qui lui ferait un sourire et qu'elle ne quittera plus. Aucune histoire ne l'a rendu heureuse, elle n'a supporté aucun homme plus de trois mois et faire l'amour avec des personnes que l'on ne désire pas, trois mois c'est long. Elle n'a jamais proposé à ces hommes de rester avec elle, c'est toujours eux qui ne voulaient pas la quitter, elle ne faisait que se laisser vivre. Santra ne croit pas en l'amour, ne croit pas au prince charmant et ne croit pas au bonheur, mais qui sait, on peut toujours rêver sans y croire.
Il est cinq heures du matin, il pleut et Santra sort d'une discothèque, elle est bien bourrée, mais elle a dansé toute la nuit et ne veut pas rentrer chez elle. Santra aime tituber dans la rue en chantant ses chansons préférées. Elle chante « time for heroes » des Libertines et elle a encore envie de boire. Tout est fermé ce matin, sauf un bar, la troïka, alors elle décide d'y aller avec ses amis, arrivé devant la porte, un homme sort, elle le regarde avec insistance, il est brun, les yeux verts, il est beau comme un dieu, il a un sourire ravageur et elle a envie de lui parler alors elle lui dit : « Et bien, ne part pas, j'arrive seulement, tu m'as attendu et maintenant je suis là !» Le mec sourit et lui répond : «j'ai envie d'être au calme, je rentre chez moi mais si ça te dit, viens ! » Santra regarde ses amis et hésite. Tout le monde entre dans le bar sans faire attention à elle, alors elle part avec lui.
Ça faisait si longtemps qu'elle attendait ce moment, un instant magique avec un mec qu'elle trouve désirable et qui n'a pas l'air stupide. Ils passent la nuit ensemble et ne se quittent plus.
Six mois plus tard, tout est formidable, Santra est amoureuse et son mec aussi. Il s'appel Clément et il n'y a pas plus idéal, il sait être discret et se lâcher quand il le faut, il aime être libre mais adore être avec Santra, ils ont des tas de points communs, ça étonne beaucoup de monde mais c'est bien vrai, elle a trouvé un mec bien.
Clément pense qu'ils devraient vivre ensemble et ils n'hésitent pas, ils vivent ensemble sept jours sur sept, alors autant vivre ensemble. Ils prennent un appartement et ils sont heureux.
Clément parle peut de ses parents, et Santra n'ose pas lui en parler, elle s'en moque car elle non plus n'aime pas trop en parler, ça fait des années qu'elle ne parle à son père et sa mère, elle la voit très peu. Aujourd'hui c'est l'anniversaire de Clément et Santra se demande si elle verra ou entendra ses parents à lui. Elle organise une soirée dans leur nouvel appartement. La soirée se passe plus que bien, il y a tous leurs amis, tout le monde boit et tout le monde sourire. Dans la cuisine quelques filles discutent et l'une d'elle demande à Cément si c'est aujourd'hui son anniversaire ou si c'est un autre jour. Clément un peu éméché répond qu'il suppose que c'est aujourd'hui et en souriant lui dit que peut-être que non, on ne sait jamais avec sa mère et ne donne pas d'explication. Les filles rigolent et l'une d'elle va raconter cette drôle d'histoire à Santra.

Le lendemain Santra repense à cette histoire et demande à Clément ce que ça veut dire, il ne veut pas trop lui répondre, il tousse et finit par raconter pourquoi il a dit ça. Il lui explique que sa mère et un alcoolique, toxicomane et que lorsqu'elle a fait Clément, elle trompait son père avec un gitan. Sa mère n'a pas était foutu de se souvenir de la date de naissance de son fils et à l'époque où il est né, la déclaration de naissance se faisait la plus part du temps par le père et lui ne voulait plus en entendre parler. Il n'a jamais fait confiance à sa mère, il l'aime et la déteste à la fois, c'est pour ça qu'il ne parle jamais d'elle.
Un an plus tard, Santra sort des toilettes, elle est inquiète, Clément la regarde et lui demande ce qu'il ne va pas. Il ne la jamais vu aussi perturbé que ça. Elle lui dit qu'il y a un problème mais le rassure en lui disant qu'il va vite être réglé. Clément insiste et lui demande de parler, elle le regarde les larmes aux yeux et lui annonce qu'elle est enceinte. Il n'en revient pas, il ne sait pas s'il faut être heureux ou triste mais il sait à cet instant qu'il prendra la même décision qu'elle. Santra ne veut pas le garder, elle ne se sent pas prête, elle va bientôt avoir 24 ans mais elle trouve ça trop jeune, il y a tellement de choses qu'elle voudrait partager avec Clément sans être encombré par un enfant. Elle sait qu'elle ne veut pas de ce bébé, elle lui dit et il répond que c'est elle qui choisit.
Toutes les minutes, toutes les heures, tous les jours, Clément pense à cette enfant dans le ventre de la femme qu'il aime et pense qu'il veut quand même bien le garder et le voir grandir, s'amuser avec et l'aimer. Il n'ose pas en parler à Santra mais il veut faire une chose qui pourrait la faire changer d'avis.
Clément voudrait connaître la famille de Santra, il lui propose de les rencontrer, elle veut bien mais il ne rencontrera que sa mère, en échange, elle aussi voudrait voir la mère de Clément, malgré ce qu'il lui a raconté, elle voudrait voir celle qui lui a donné la vie, Santra aussi pense beaucoup à l'enfant qu'elle porte même si elle veut le faire passer.
Cette semaine ils ont deux rendez-vous mardi soir chez la mère de Santra et mercredi soir la
mère de Clément.
Mardi soir, c'est aujourd'hui, ils angoissent autant l'un que l'autre, c'est la première fois
qu'elle va présenter un petit ami à sa famille. La soirée se passe à merveille, ils discutent,
rigolent et mangent. C'est l'heure du dessert, Clément voudrait juste dire un mot et demande à
Santra de couper le son de la télévision, personnes ne comprend ce qu'il lui arrive mais
Clément parle. « Santra, je voudrais d'abord te dire que je suis amoureux de toi depuis le
premier instant où je t'ai vu, alors aujourd'hui je n'en peux plus, je veux que tu deviennes ma
femme pour toujours » Personnes n'en revient, Santra pleure et rigole, elle est gênée devant sa
mère qui ne l'a jamais vu comme ça, elle dit oui et même sa mère pleure.
Les émotions forte passés, le couple rentre, font l'amour plusieurs fois et reste à dormir dans
les bras l'un de l'autre.
Mercredi soir, c'est aujourd'hui, Clément à peur que ça ne parte en live, sa mère est
imprévisible, il angoisse tellement qu'il ne veut plus y aller, mais Santra le rassure en lui
disant que c'est lui qu'elle aime, pas ça famille. Ils sont devant chez cette mère terrifiante, ils
soufflent un bon coup mais Clément à un mauvais pressentiment comme à chaque fois qu'il la
voit.
Le début de soirée se passe bien, la marna n'est pas encore trop saoule, elle tient encore
debout, on comprend ce qu'elle dit, ça étonne Clément qui ne la voit habituellement qu'ivre
morte. Il y a encore quelques années, elle débarquait chez lui avec une bouteille à la main
pour lui taxer de l'argent pour aller au bistro au coin de sa rue.
La femme pose beaucoup de questions à Santra, qui répond sans hésiter. La mère demande
sans arrêt son prénom qu'elle a du mal à retenir et elle lui demande son nom de famille,
Santra lui répond Perrissito et la femme qui la regarde avec de grands yeux à l'air de dessaouler, son visage se redresse et elle rigole nerveusement. La femme se lève et crie : « C'est une blague, qu'est ce que vous venez me faire chier avec ça ? Qu'est ce que tu me veux toi ? Tu peux pas te mêler de tes affaires ? » Ils ne comprennent pas ce qu'il lui arrive alors Clément demande ce qu'il se passe et sa mère lui répond : « Da y est, t'es content, tu sais qui c'est ton père maintenant, pourquoi t'es venu me mentir comme ça, avec cette pétasse, t'as voulu me piéger, hein, sale petit con, j'aurai dû me faire avorter ! Et oui, Marie-José, c'est ton père, l'autre connard voulait plus me baiser alors j'ai été voir ailleurs ! Écoutez, venez pas me faire chier avec ça, tu sais maintenant, c'est des histoires anciennes ! »
Clément comprend mais ne veux pas y croire, il regarde sa mère qui devient de plus en plus hystérique et il veut la frapper mais il refuse la violence devant Santra qui, elle, reste paniquer à ne rien comprendre. Clément la prend dans ses bras et elle lui demande : « Je ne comprends pas, qu'est ce qui se passe ? Viens, on s'en va ! » II la regarde en pleurant et lui dit : « Mais tu ne comprends rien ? Elle vient de me dire que mon père s'appel Marie-José Perrissito et c'est bien le nom de ton père ? » Elle pleure dans ses bras et lui prit de lui dire que non, que ce n'est pas vrai, qu'elle ment, qu'elle dit ça pour lui faire de la peine. Ils sont tous dans un état d'hystérie et personne ne bouge. La mère est sur le canapé, elle pleure tout en râlant. Clément et Santra sont dans le même état, ils décident de partir sans regarder cette mère ivre et misérable. Le couple s'éloigne, rentre chez eux et passe la nuit sans dire un mot, ils sont dans le salon l'un en face de l'autre, ils ne se touchent pas, ne se regardent pas et n'arrivent plus à penser.
Santra est enceinte, elle doit se faire avorter et là, c'est sûr et même obligé, elle se lève se regarde dans le miroir et se dégoûte, ce qu'elle a dans son ventre c'est l'enfant d'une chose dégoûtante, le fils de son frère, l'enfant d'un inceste involontaire mais qui est bien là. Clément, la regarde se lever et il ne voit plus en elle cette femme désirable qu'il aimait, il ne voit plus qu'en elle une chose horrible, sale qu'il a fait est qu'il voudrait oublier pour retrouver son ancienne vie, il veut sortir de ce cauchemar, il voudrait que sa mère mente, mais c'est bien vrai sa mère n'a pas pu deviner son nom comme ça, et les choses qu'il savait sur son père correspondent bien au père de Santra.
Ça fait deux jours qu'ils ne parlent presque pas, Santra en a marre et décide de sortir,
Clément, lui, préfère rester enfermer.
Il pleut et Santra pleur, elle a tout perdu, son amour, sa belle vie, sa joie, son avenir. Elle est
au plus bas, elle marche jusqu'au pont où elle aimait aller les jours de mélancolie. Sa tête ne
répond pas bien aux questions qu'elle se pose alors elle passe de l'autre côte de la rambarde et
saute.
Clément, qui ne voit pas les heures passer, ne s'inquiète pas de ne pas voir revenir Santra, il finit par s'endormir et une sonnette le réveil, il est trois heures de matin, c'est la meilleure amie de Santra qui sonne, elle entre en pleurant et annonce qu'elle est morte, elle s'est jetée du pont près de chez eux. Son amie qui ne comprend pas pour qu'elle raison Santra à sauté demande s'il sait, et il lui répond : « Parce qu'elle est enceinte de son frère, et que son frère c'est moi ! » La jeune fille ne comprend pas et ne veut pas en croire ses oreilles, elle entre s'installe avec Clément en continuant à pleurer et demande plus d'explication.
Clément moura quelques mois plus tard d'une overdose, il n'a trouvé qu'un seul moyen pour oublier sa sœur, qu'il a baisé et enfanté, si seulement il n'avait pas invité cette fille à venir chez lui.

23 mai 2007

Mon nom est Roanita Svantanes

Mon nom est Roanita Svantanes, je suis née en 1981 de parents Tziganes, j’ai un grand frère et une grande sœur, je suis la plus petite de notre communauté, mais certainement pas la plus douce et la plus gentille, j’ai treize cicatrices, chacune d’elles racontent une histoire, toutes aussi cruelles les unes que les autres mais toutes aussi vraies.
    La première m’a été infligée par mon grand frère, Jésus, je n’avais alors que trois ans mais je m’en souviens comme ci c’était hier. On attendait que l’heure du repas arrive mais le temps ne passait pas, alors Jésus qui jouait avec son couteau me demanda de poser ma main sur la table et de fermer les yeux. Je me suis demandée ce qu’il voulait faire mais je l’ai fait sans lui poser la question. Il me demanda aussi, d’écarter les doigts, et je l’ai fait. J’entendais de petits tapotements sur la table mais rien ne me semblait dangereux alors j’ouvris les yeux et il était en train de passer son couteau entre mes doigts, j’ai crié en prenant peur, il enfonça le couteau profondément dans ma chair, dans ma petite main d’enfant. Quand il ressortit la lame, une larme coulait sur mon visage, je lui souris et lui dis : "Tu vas voir, je vais le dire à papa et il va te punir !". Je savais malgré mon age, ce qu’il fallait dire à mon père pour aggraver la situation. Je lui ai donc raconté qu’il m’avait couru après avec le couteau. Cela arrivait souvent à madame Cétchi, notre voisine de caravane, de courir après son mari quand il revenait saoul. Mon frère ce jour là, s’est prit la plus belle rouste de sa vie et moi, je suis devenue depuis ce jour la plus belle peste.
La deuxième cicatrice, je me la suis faite toute seule, en voulant attraper un bout de bois de l’autre côté d’une barrière en fer, il était beau et tout tortillé mais la barrière ne pouvait pas me laisser passer, alors j’ai voulu grimper par-dessus et je suis tombée la tête la première, m’assommant, sans aide, je ne pouvais pas crier tellement j’avais l’impression que mon sang  ne voulait plus circuler. Je saignais et  voyais le sang couler sur mes yeux, je suis restée pendant une demi-heure à attendre, j’ai finalement pris le dessus, je me suis tirée jusqu’en haut de la barrière, je l’ai repassé avec prudence et j’ai regagné notre caravane. Ma mère ma vu arriver la tête en sang, elle ne paniquait pas mais je voyais dans ses yeux l’inquiétude. Elle m’a posé des tas de questions auxquels je ne savais pas vraiment quoi répondre étant donné que je n’aurais pas dû être là-haut, j’ai tout simplement fait un sourire à ma mère et lui ai dit : " Je peux avoir de la limonade !". Comment refuser à une enfant de cinq ans blessée qui plus est un verre de limonade ?
C’est à l’âge de huit ans que ma troisième cicatrice m’a était infligé. Je restais souvent avec mes cousins et cousines, ils se servaient de moi pour voler dans les supermarchés. Un jour où il faisait très chaud, ils ont eu l’idée d’aller voler des glaçons, alors tout content, nous sommes allés au supermarché qui bordait la route nationale. Arrivés dans les rayons frais mon cousin Chino a mis deux Mr Freeze dans mon pantalon et m’a demandé de les coincer dans mes chaussures, le froid me fit frissonner. J’avais du mal à marcher, quand le vigile nous surprit. Je voulais courir mais les glaçons me gênaient, alors le " grand méchant monsieur " me prit par le t-shirt et me traîna jusqu’à la caisse centrale. Tous mes cousins étaient partis, il ne restait que Sébastiano qui observait de loin ce qui allait m’arriver. Le vigile me demanda où étaient mes parents, je lui dis qu’ils étaient à la maison. Alors avec qui j’étais venu. "Avec mes cousins bien sur !". Où j’habitais ? " Au terrain du bord de var !". A ce moment là, il entra dans une furie et m’insulta de sale gitane, que je ne méritais que des coups et c’est ce qu’il a fait il me mit une grosse baffe et je souris, il gueula de plus belle me redonna une baffe et là, de tout mon courage, je lui ai levé la main dessus sans pouvoir le toucher, il me tordit le poignet et en me débattant il me le brisa, je me suis écroulée de douleur avec violence et l’os transperça ma chaire et ma peau. Je me souviendrai toute ma vie du regard au loin de mon cousin qui s’est mit à courir vers moi en criant de toutes les langues qu’il connaissait qu’il allait le tuer lui et son père. La caissière qui avait assisté à la scène sans rien dire, se mit à pâlir et appela les urgences et la police, ensuite elle se mit à gueuler après le vigile : " †a va pas, tu es fou de l’avoir cogné comme ça, t’es malade vas te faire soigner, la pauvre gamine, pour un glaçon tu lui a brisé le bras ! ". J’étais contente de l’attention des gens en mon égard, mais j’avais atrocement mal, l’ambulance est arrivée en même temps que ma mère et mon père. C’est là que je me suis mise à pleurer de plus belle, mon père attrapa le vigile avec tous mes oncles il y eut une énorme bagarre, Tziganes contre vigile et policiers. Je suis partie dans un bordel du tonnerre, à ma grande satisfaction, me faire soigner et me faisant consoler par ma mère. Cela  m’a coûté beaucoup de glace et trois mois de plâtre car je n’ai pas arrêté de le casser, encore aujourd’hui quinze ans plus tard, j’ai toujours de grandes douleurs et des tendinites qui m’empêche de dormir.
La quatrième cicatrice est cachée par mes longs cheveux noirs, elle m’a coûté huit points de suture. C’est à partir de ce jour que mon secret n’en était plus un,  aujourd’hui encore lorsqu’il y a ce sourire qui apparaît à mon visage, on arrête tout, plus aucun bruit, tout le monde avale sa salive et on passe aux choses sérieuses. Un après midi de mes douze ans, j’étais partie rejoindre mon frère et sa bande dans un terrain vague pas très loin de notre nouveau terrain quand trois garçons se sont mis à m’appeler : " Hé, la clocharde, sale gitane, pouilleuse, tu t’es lavé ce matin ? ". J’avais l’habitude des insultes comme celles là mais je ne sais pourquoi, eux, m’agaçaient plus que d’habitude. Je me suis donc arrêtée et ils ont continué à avancer. Mon frère et sa bande sont arrivés à ce moment là, je me suis abaissé pour attraper une barre de fer, j’ai regardé mon frère, quand un des gars a dit : " Tiens, la pouilleuse à de la famille. " Jésus avec des yeux inquiet pour les gars, m’a regardé et je lui souris comme à mon habitude. D’un seul, d’un coup, comme avec une batte de base-ball je me suis mise à taper dans le tas de petits merdeux et me suis acharnée. Ricci qui avait senti la chaleur monter avait sorti son cran d’arrêt et en essayant de me tirer par l’épaule pour que j’arrête de taper, il me trancha la peau du cou. Sur le moment j’ai cru qu’il ne m’avait que griffé mais quand j’y ai passé ma main j’ai senti le sang humide et chaud couler le long de ma nuque.  De retour aux urgences, ma mère de nouveau paniquée mais moi toujours satisfaite de ma victoire, j’avais réussi à flanquer une dérouillée à trois gars et j’héritais d’une belle légende. De retour au terrain tout le monde savait et voulait que je leur raconte une nouvelle fois, mais ce que je préférais avant tout c’était lorsque mon frère imitait mon sourire et avec un accent bien de chez nous, le petit Ricci les yeux dans le vague dit : " Le sourire de l’ange !". Depuis ce jour, qui voit le sourire de l’ange est sur ses gardes ou fuit. Mon frère me racontait, déjà petite tu avais ce sourire qui me faisait peur car tu devenais la pire des pestes. Après ça il me rappela la fois où il avait pris cette énorme rouste, il se rappelait mon sourire et ma promesse de me venger de lui. Il ne m’arrivait pas souvent de rire car il ne fallait pas montrer sa joie de vivre chez nous, il fallait être fière et sérieux, trop d’enfantillages agaçait mon père, José. D’ailleurs en parlant de lui la cinquième citatrice c’est de sa faute si je l’ai, il ne l’a pas fait exprès mais s’il ne m’avait pas mit ce coup de pied, je ne l’aurais jamais eu.
Un dimanche d’hiver, mon père devait se préparer pour un match de boxe, il venait de rentrer de son jogging et il continuait de s’échauffer dans notre toute petite caravane, assez grande pour cinq personnes mais quand même. Il avait tout poussé et s’amusait à taper dans un ballon gonflable de gosse sur lequel il avait dessiné un visage de méchant. Comme par hasard je suis arrivée à ce moment, et lui trop concentré donna un coup de pied de toutes ses forces dans le ballon, je me suis donc pris son pied en pleine tête, j’ai reculé d’un pas et je me suis éclatée la joue contre un cadre en verre qui s’est brisé et m’a coupé en forme de U le dessous de l’œil. J’ai eu le droit à des : " la prochaine fois, tu feras attention là où tu va ! " Et à trois points de suture. †a rendait le sourire de l’ange encore bien plus diabolique.
La sixième et la septième cicatrice ont été causées ensemble, elles se trouvent sur mon ventre, elles ne sont pas très grandes mais elles auraient pues me coûter la vie.
Nous étions prés de Paris, nous sommes partis vivre avec ma tante Clora et sa famille en attendant que les histoires d’argent de mon père se calme, il avait arnaqué des patrons de bar, avec des machines de jeux truquées, ça avait fait beaucoup de bruit dans la région alors on a été obligé de partir comme toujours. Bref, les gitans de Paris ne sont pas très chaleureux, ils ressemblent aux vrais gens de la capitale, gris et méchant. Moi, j’en avais après la terre entière, mais cette fois là je n’avais rien contre personne, se sont les autres qui sont venus me chercher. Apparemment j’avais un blouson qui leur plaisait bien et moi, pas décidée à leur donner.  Mon sourire n’a pas plus au gars qui tenait un coup de poing américain dans sa main. La bagarre commença et sans m’en apercevoir, je me suis pris deux coups de couteaux au ventre, plus, un bel œil au beurre noir, le droit de jeter mon blouson aux ordures et de rester une semaine à l’hôpital. Les docteurs m’ont dit que j’avais de la chance d’avoir un peu de graisse sur le ventre, ça avait évité de faire trop de dégâts, j’ai failli mourir et les mecs me disent quoi, que j’ai de la chance d’avoir de la graisse au bide, je t’en mettrais des tartes à ces connards qui se prennent pour des comiques. Là je venais de penser tout en imprégnant sur mon visage le sourire de l’ange, mais quand même, on est dans un hôpital, et je ne vais tout de même pas attaquer les mecs qui m’ont sauvée.
Mon petit séjour à l’hôpital avait permis à ma famille de réfléchir à mon sort. Mon père avait bien mit Jésus en garde, il ne fallait plus me laisser seule, il allait falloir me suivre constamment et me protéger, mais pour mon frère cette idée était des plus mauvaise, il me connaissait mieux que les autres et savait que cette petite mésaventure allait me rendre encore bien plus amère, pour moi, la vengeance contre ces gens allait être des plus tumultueuse. A ma sortie de l’hôpital, j’ai prétexté un besoin d’air pour sortir avec bien sur mon nouveau garde du corps. Jésus me regardait d’un air inquiet sans rien dire et fini par couper son silence.
"Que vas-tu faire, te venger ? Tu vas encore avoir des ennuis. T’en n’as pas assez de passer ton temps à te battre ? Regarde les autres filles, elles ne sont pas comme toi, c’est des vraies filles, elles ne se battent pas."
"Exactement, tu viens de le dire, Jésus. Elles ne sont pas comme moi, et je ne veux pas être comme elles. Tu crois vraiment qu’il faut se laisser faire, p’pa , lui se venge toujours et tu l’encourage, pourquoi tu ne fais pas pareil avec moi."
"Parce que tu es plus faible."
Et là, s’était la goutte d’eau, je me suis mise dans une rage folle mais intérieure  pour ne pas cogner Jésus mais il l’aurait mérité. Je ne savais pas encore comment faire mais il fallait leur donner une bonne correction à ses petits parisiens. Je voulais les brûler, les fouetter comme dans le temps, les pendrent ou même les noyer de mes mains, une immense furie grandissait en moi et je ne pouvais pas la calmer.
On regardant autour de moi je cherchais ce qui allait pouvoir me servir et mes yeux se sont arrêtés sur un jerricane d’essence qui appartenait à Jésus. C’était l’essence de sa moto, il n’a jamais voulu me la faire conduire. Peut-être suis-je trop faible comme il le dit. Bref, je venais de trouver ce qui allait me permettre de faire taire ses accusations, c’est comme ça que je l’avais pris, accusé d’être trop faible. Plusieurs t-shirts étaient étendus sur une corde, j’en ai pris trois, j’ai été chercher des bouteilles de limonade en verre que j’ai vidé par terre sans penser à en boire une goutte. J’ai versé l’essence dans les bouteilles puis j’ai imbibé les t-shirts d’essences en les faisant passer en tige dans chacune des bouteilles. J’étais prête et rien n’allait m’arrêter.
La nuit était tombée et je pensais à la tête de p’pa quand il allait savoir ce que j’avais fais, il allait être furax mais peut-être fier d’avoir une fille qui savait se défendre.
Je me suis amenée devant la mobil home de deux de ces enflures, j’ai allumé deux bouteilles et avec mon sourire, le sourire de l’ange, j’ai lancé la première bouteille sur leur petit abri qui n’allait plus jamais leur servir, la seconde bouteille, je l’ai lancée avec toute la furie qui me hantait, j’avais failli mourir par leur faute, ils allaient peut-être mourir par la mienne. Je suis vite partie après mon second magnifique lancé et je suis passé au dernier salaud qui ne devait pas s’attendre à ce qui allait lui arriver. J’étais face à sa caravane quand un mec est arrivé en criant " au feu " au mobil home des Cofardi, alors ces abrutis sont sortis, quant à moi, il ne me restait plus qu’à mettre le feu à leur charmant domicile, sympathique leur petit paillasson qui me souhaitait bienvenue. Lui aussi a brûlé.
Quand je suis revenue chez moi, j’ai eu le droit à quelques cris, quelques baffes et beaucoup de phrases meurtrières que je n’attendais pas, tellement j’étais fière de moi. Le serment aussitôt fini, on a plié bagage, personne ne m’a parlé ou même regardé pendant une semaine, on s’était arrêté dans une pauvre ville près de bordeaux, on ne connaissait personne et personne ne savait qui on était, ce qui était rare, quand on entendait notre nom la plus part du temps on nous disait qu’on faisait beaucoup parler de nous, mais là ça n’était pas le cas.
C’est là-haut que je me suis fait la huitième cicatrice, je ne l’ai pas fais exprès, ça peut arriver à tout le monde, c’est d’ailleurs déjà arrivé à mon cousin Sébastiano. On était au bord de l’océan et je marchais dans les cailloux près des rochers, mon père m’avait dit de mettre des baskets pour aller dans ce coin, mais je ne l’ai pas écouté, on a la honte en basket et maillot de bain. C’est sur j’aurais préféré l’écouter pour une fois. En marchant, je me suis planté un long bout de ferraille rouillée dans le pied, il était tellement pointu qu’il s’est enfoncé comme dans du beurre. Je criais de douleur, je ne pouvais pas marcher, j’ai cru que mon cœur allait s’arrêter de battre, j’ai eu l’impression d’avoir plus mal que mes coups de couteaux. Tout le monde sait bien que le moindre petit coup dans le pied est insupportable, alors imaginez un énorme bout de fer qui vous transperce. Jésus est venu à mon secours, il m’a porté de ses longs bras maigres mais forts. L’ambulance est arrivée et me voilà de retour à l’hôpital. On m’a endormie car j’étais trop insupportable. Les médecins ont mis plus d’une heure à me retirer ce bout de métal. Ma plaie a mit énormément de temps à se refermer, je ne pouvais pas poser le pied et ça arrangeait toute ma famille. Ils en avaient tous marre de se faire du souci pour moi, sans compter les heures d’attentes aux urgences, pleine chaleur ou pas. Pour la plupart du temps ça n’était pas vraiment de ma faute ce qu’il m’arrivait, c’était la faute à " pas de chance. "
En quelques mois, de repos, je repris toutes mes forces, mais pas forcement toute ma haine. Personne ne venait me chercher des poux et je me sentais enfin calmée.
Ça a duré quelques mois, car mon père qui était surnommé "Jo l’arnaque" par ceux qui le connaissaient, avait trouvé une nouvelle combine et nous avait donc forcés à quitter les lieux avant la tempête. On s’est donc retrouvé à Montpellier. Mon dieu, quelle ville de fous, ce n’est pas exactement comme Marseille mais presque. Les Tsiganes sont prêts à tuer pour cinquante francs, tout argent est bon à prendre. A partir du moment où vous voyez une étendue d’eau, un canal ou quelque chose dans le genre, vous pouvez être sure qu’il y a des cadavres ou des carcasses de voiture, moto et autres. Cette ville est un grand n’importe quoi, je savais qu’il ne fallait pas rester ici, ça craignait de trop.
A notre arrivée je ne sortais pas de la caravane. Trop peur de ce qui allait m’arriver, ma mère me demandait de l’accompagner faire des courses et je n’étais pas tranquille tant que nous n’étions pas rentrées. Un matin, je n’en pouvais plus de rester enfermée, j’ai décidé de me lancer et de voir comment ça allait se passer. Je suis parti me balader dans une rue qui me semblait calme et j’ai rencontré des jeunes de mon age, environ seize, dix sept ans. Ils m’ont demandé une cigarette, que je leur ai donné, ils m’ont demandé d’où je venais car il ne m’avait jamais vu et sans même leur avoir répondu l’un d’eux à dit : "Je suis sure que tu es une gitane !".J’ai rétorqué : "Une Tzigane, s’il te plait !". D’un sourire amusé. Un autre a demandé comment il le savait. Il a répondu que ça se voyait, à cause de mes cheveux long sombre mais qui brillait à l’habitude du soleil. J’aurais aussi bien rajouté, à mon teint mate, un peu sale mais je n’ai rien dit et j’ai continué ma route. L’un d’entre eux, "le Devin", comme je l’ai appelé m’a suivit et on a parlé pendant des heures en marchant. Il était gentil et me semblait malin, je me méfie toujours des gens malin, ils embobinent les filles facilement. Les jours suivent, il a voulu qu’on se revoie et au fil du temps on s’est vu tous les jours, on est sorti ensemble et on a même fait un pacte de sang, d’où ma neuvième cicatrice. On s’est entaillé le creux de nos mains et on s’est entrelacé les doigts. C’était ma première histoire d’amour, j’étais sur un nuage mais je ne le montrais à personne. Face à lui je restais, stoïque, sans émotion, alors que dès que j’étais toute seule je souriais et j’étais heureuse de vivre. Ça n’a pas duré, "Jo l’arnaque" s’était mit vraiment dans la merde, des hommes étaient venus le chercher et nous avait menacé mais " p’pa " était parti se cacher, on ne savait pas où. Ma mère qui n’avait pas le permis à donc pris la voiture et on est parti. Je n’ai rien dit au Devin, je ne lui ai même pas dis au revoir, il a dû rester con sans nouvelles, et moi, je restais le cœur brisé, folle de rage après mon père et ses conneries. Je n’ai rien dis car il aurait fallu que je leur raconte mon histoire que je voulais garder pour moi seule.
Ça faisait plusieurs semaine qu’on n’avait pas vu mon père, ma mère se faisait du souci car on était allé là où mon père nous avait dit d’aller en cas de pépin. A son retour, je le sentais faible, comme malade, il est resté des journées entières au lit à dormir. Je ne savais pas ce qu’il lui était arrivé mais ça ne me disait rien qui vaille. Je sus plus tard qu’il avait fait un séjour à l’hôpital pour une petite blessure, les médecins lui avaient aussi trouvé une infection qui pouvait s’aggraver et se transformer en cancer. Ses poumons en avaient prit un sale coup. Mon père était soudeur, la poussière le faisait cracher du sang et des particules noires, il toussait beaucoup et de plus en plus après son retour.
On était en plein coup dur et mon frère et moi, avions décidés de prendre la famille en main, il nous fallait de l’argent au plus vite. On est allé dans une poste pour téléphoner et on a appelé notre oncle Dario, il allait sûrement nous sortir de cette galère. Il nous a demandé de venir le voir, on était à soixante kilomètres de chez lui. On a fait du stop. Arrivé à sa maison, mon frère n’a pas perdu une seconde et lui a tout raconté. Il avait une affaire pour nous mais hésitait à me laisser la faire avec Jésus, encore un de ces machos. Dario était mon oncle préféré mais il me voyait encore comme une gamine. Jésus a trouvé les bons arguments pour que je l’accompagne, il a venté mes exploits alors Dario a accepté. L’affaire consistait à voler une voiture à un mec qui lui devait de l’argent depuis un an, l’affaire dormait et ça ennuyait mon oncle. C’était facile pour nous, on avait du faire ça une centaine de fois, rien qu’en simple jeu, on ouvrait les voitures, on faisait un ou deux kilomètres histoire d’éviter de marcher, on laissait les voitures au milieu de la route et on rentrait. Il n’y avait pas plus simple pour nous. Je parlais peut-être un peu trop vite, car le mec en question connaissait nos tronches de voyous et était devenu parano avec le temps. A peine, on avait effleuré la voiture que le mec était sorti de chez lui avec son flingue. Jésus m’a poussé pour éviter les balles mais le sauvage a quand même réussit à m’avoir. Je me suis pris trois balles dans la jambe, Jésus, lui n’a rien eu, à part deux jours de garde à vue avec le flingueur, moi je suis resté à l’hôpital trois semaines, j’ai gagné trois nouvelles cicatrices, ce qui en fait douze.
La dernière cicatrice, la treizième, celle là ne se refermera sûrement jamais.
On est le samedi 5 février 2005, il est 23 heures 40, je sors d’un bar où je suis venue voir un concert, j’ai trop chaud, je vais prendre l’air, je m’allume une cigarette, face à moi, quatre tronches qui ne me sont pas inconnue. Je n’ai pas le temps de souffler ma fumée que je reçois une multitude coups, je me retrouve au sol, je n’essaie même pas de me protéger, je savais que ce jour allait arriver, je ne vois plus rien mais je sens et j’entends des gens paniquer, il y a beaucoup de raffut, des cris, des sirènes. Je me sens à la fois bien et mal, angoissé et soulagé.
Il est 8 heures du matin, un homme vient de le dire, je suis allongé nue, deux hommes sont à mes côtés, je ne les connais pas et pourtant il connaisse mon nom. J’entends les pleures d’une femme, on me recouvre d’un drap blanc, je suis morte. Ma treizième cicatrice et  celle de mon autopsie, je ne sais pas de quoi je suis morte mais une chose est sure, c’est que je garde, figé sur mon visage l’expression de la haine. Je n’ai pas pu me venger de cette mort, je n’ai pas pu faire apparaître une dernière fois ce sourire, le sourire de l’ange.

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